30 juillet 2011

Dernières laitues

Voici les laitues de l'automne à venir, semées il y a quelques jours. Préservées par la fraîcheur de septembre, elles seront récoltées tranquillement pendant les dernières semaines de la saison.

29 juillet 2011

Enjeu : la protection de l'environnement

La protection de l’environnement est bien évidemment au centre des préoccupations des agriculteurs biologiques.  D'un point de vue pratique, cela veut dire limiter la pollution liée aux activités de la ferme et préserver les écosystèmes dans une optique de préservation de la vie à long terme et d'économie des ressources. Cette préoccupation explique à elle seule la plupart des aspects de l’organisation des petites fermes biologiques comme la taille généralement réduite, la commercialisation et l’approvisionnement en circuit court  et le travail peu mécanisé qui diminuent la consommation de carburants et l’utilisation d’emballage.

En général, on peut dire que la priorité sera toujours donnée à la terre, la vie et le long terme plutôt qu'à la maximisation de la production.


Si le respect de l’environnement et l’effort pour maintenir toute la vitalité et la biodiversité du territoire est d’abord une question de principes moraux et de convictions rationnelles, en agriculture biologique, cela devient aussi une nécessité technique. Explications.

Pour pouvoir limiter l’usage de fertilisants, même organiques, et contourner totalement celui de pesticides de synthèse, il faut veiller à la vitalité du sol et de l’environnement immédiat des cultures. Cela ce fait en utilisant le plus possible les ressources présentes sur le site, principalement la matière organique du sol et la biodiversité. 

Concrètement, il s’agit de :

-préserver des zones sauvages comme les prairies, les haies ou les arbres qui sont autant d’habitats naturels pour les insectes, oiseaux et mammifères qui seront régulateurs des parasites, pollinisateurs, aérateurs du sol.
-entretenir le sol pour qu’il demeure bien vivant et fertile (couche d’humus, nutriments). Pour ce faire, les engrais verts sont des incontournables. Ils fertilisent et rééquilibrent le sol régulièrement par leurs apports chimiques et en s’ajoutant généreusement à la couche d’humus comme la plupart des résidus de plantes laissés sur place et compostés naturellement. Le sol demeure ainsi un milieu de vie pour la faune et la flore qui aident entre autres à la rétention de l’eau et protègent contre l’érosion. À cela s’ajoute la rotation des cultures qui empêche les problèmes majeurs d’infestation ou de maladie et permet d'alterner les ressources demandées au sol par les cultures afin d'éviter son épuisement. Finalement, il y a épandage de fumier organique solide ou de compost, bien intégré à un sol structuré et soutenant qui est travaillé le moins possible pour éviter la compaction.

En  valorisant les écosystèmes et les cycles naturels, l’agriculteur bio participe activement à sa réussite professionnelle.



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27 juillet 2011

Brocoli
















Un mois sous la serre, transplantés début mai, les premiers brocolis ont été récoltés deux mois plus tard, l'air tout petits dans leurs grandes feuilles, mais en fait bien costauds.

26 juillet 2011

Les inattendus : plastique


Ils sont troublants, ces immenses champs rayés de noir. Elle est en plastique, cette membrane luisante où poussent tomates, concombres et poivrons, à l'abris des mauvaises herbes ? Généralement oui, ce sont des kilomètres de plastique, mais non, pas ici, pas dans le bio. C'est une membrane biodégradable qui ressemble à s'y méprendre au plastique. Mais elle ne traverse pas les siècles, elle fond littéralement avec l'hiver et s'ajoute à la terre tout simplement.



Un tuyau goutte-à-goutte est installé sous la membrane en même temps qu'elle. Raccordé au système d'irrigation, il assurera l'approvisionnement en eau de chaque plant transplanté. La membrane est en fait une version moderne du paillis : elle aide à conserver l'humidité du sol, empêche les mauvaises herbes de pousser au pied des plants et les dégage donc un certain temps... avant que les branches ne s'étendent dans les allées.


25 juillet 2011

Après

Quand les légumes ont été récoltés et que les feuilles sèchent et tombent, le cycle s'achève pour reprendre. La herse est passée pour enfouir et briser ce qui reste puis laisser place aux prochaines cultures. Tout se mélange, se confond et deviendra terre.

Ce qui reste des imposants plants de courgettes

22 juillet 2011

Derniers semis

Aujourd'hui, j'ai terminé les semis sur plateau de la saison. 

Depuis juin, nous en faisions de moins en moins, le plus gros des plants à cultiver étant déjà aux champs. Nous re-semions les légumes de courte durée qui se cultivent plusieurs fois pendant la saison comme les laitues, les brocolis et certaines fines herbes. Tout est fait maintenant. 

Finies les heures penchée sur les plateaux à répartir minutieusement les semences.  La suite sera dans les champs.



Juin et juillet, résumé

Je réalise que je n'ai pas résumé le mois de juin, passé comme un coup de vent et déjà juillet achève... Le temps est passé si vite. Je me rattrape.


Juin a été transplants et semis directs à la tonne, premières récoltes peu avant la Saint-Jean et donc premiers marchés puis premiers paniers.

Juillet a commencé dans l'urgence de désherber les mauvaises herbes qui menaçaient d'étouffer certaines cultures et le retour des livraisons de paniers, en quatre temps chaque semaine. Depuis, la plus grande partie de notre temps est consacrée aux récoltes et à ce qui les suit : nettoyage, décompte, étiquetage des caisses et réfrigération. 

Clin d'oeil au moment jasette entre Mélina et moi quand nous préparons les portions de haricots avec l'antique balance à l'ombre des arbres.


Parlons légumes, maintenant. Nous en avons récoltés des milliers... Lesquels ? Je pense aux concombres, courgettes et laitues qui ont été parmi les premiers à être matures. Ensuite, il y a eu les chou-raves, les rapinis, les bockchoys, la bette à carde et le kale suivis des brocolis, radis, échalottes puis betteraves, carottes, pois et haricots.

Les melons s'en viennent rapidement, comme les tomates et les poivrons dont les fruits sont bien visibles, mais pas mûrs pour l'instant. En observant l'état des plants de tomates, nous sommes tombés sur quelques jolies hâtives... Bientôt, il y en aura des centaines!

21 juillet 2011

Canicule

30 degrés à l'ombre, fin d'après-midi

30 degrés à l'ombre en fin d'après-midi. La température ressentie frôle les 40 degrés et demain, on annonce pire encore. Dure période pour tous ceux qui travaillent à l'extérieur. Au moins ici, nous avons du vent pour atténuer la chaleur écrasante du soleil. Mais par une température pareille, nous ne travaillons pas en pleine journée. Ni les légumes que nous récolterions ni les travailleurs ne le supporteraient vraiment... 

Nous commençons les récoltes à 5h30, avant qu'il ne fasse trop chaud. Les légumes sont refroidis un bon coup en les lavant dans l'eau fraîche avant d'être mis au frigo. Arrêt du travail vers 11h. Il reprendra à 16h, quand le pire sera passé. Les tâches doivent se faire, peu importe la météo. 

Mais tout ralentit.

18 juillet 2011

Entrevue à la radio de Radio-Canada

Le blogue fait parler de lui et l'expérience fait des curieux!

J'ai eu le plaisir d'être interviewée au sujet du projet Virée agricole par Frédéric Nicoloff dans le cadre de  l'émission Le National à la Première chaîne de Radio-Canada, le 8 juillet dernier.

Écoutez l'entrevue en cliquant ici !  -Virée agricole à la radio-

14 juillet 2011

À la racine des choses

Le projet Virée agricole est né du désir d’aller chercher des connaissances sur l’agriculture et le bio pour mieux les partager afin de participer à la réflexion de fond qui doit être faite au sujet des pratiques de l’agriculture au Québec comme partout dans le monde. Cette volonté de réflexion critique m’amène à ajouter à mon témoignage photographique un aspect plus théorique. En parallèle des réalités concrètes du maraîchage bio diversifié, j’explorerai donc les principes qui les sous-tendent.

Allons donc voir à la racine des choses ce qui motive ceux qui choisissent le bio, la diversité, la commercialisation à l’écart des grands réseaux et l’agriculture à échelle humaine avec tout ce qu’elle comporte de particularités.



Début d’une série sur les ENJEUX de l’agriculture biologique de petite échelle. Je ne pourrai ni tout dire, ni tout faire dans ce blogue. Je m’engage cependant à éclairer le pourquoi du comment de certains états de faits qui soulèvent critiques, questions ou préjugés.

12 juillet 2011

Les inattendus : soif et laitue

Il fait chaud, il fait soif. Les plantes encore toutes fragiles qui se trouvent dans la serre ne pardonnent pas qu'on les oublie. Il faut tout arroser cinq, six fois durant la journée, s'assurer que rien ne sèche. Un plateau mal arrosé et ce sont des dizaines de plants qui feront la grève comme en fait foi ce plateau de laitues dont l'arrosage a été retardé de deux heures par une chaude journée occupée. Ces laitues là n'ont pas aimé devoir attendre un peu leur eau... Clairsemées et inégales, elles nous rappellent à quel point les semences ne germent que dans les conditions idéales.

Petit plaisir

7h30. Petite fierté matinale... Les hommes et le camion qu'ils ont rempli, rempli, rempli. Je vous assure, c'était un tour de force de tout faire entrer pour le marché!

(Avec Tom, un mécanicien de Vancouver qui traverse le Canada dans sa fourgonnette pour donner
un coup de pouces aux agriculteurs qui choisissent le bio en réparant machines et outils)

09 juillet 2011

Bette


De la toute petite semence au légume prêt pour la récolte, quatre semaines sous la serre et quatre de plus dans les champs. Début d'une série sur les légumes.

08 juillet 2011

Plan des champs (ou Diversité, prise 2)

Sur une surface beaucoup plus petite que les champs immenses d'une monoculture ordinaire, nous cultivons, aux Bontés de la Vallée, une pluralité étonnante de légumes. Pour vous en donner une bonne idée, voici un plan des champs qui n'est pas exhaustif, mais résume très bien comment la diversité se déploie sur le terrain!

Cliquer sur l'image pour l'agrandir!


(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

07 juillet 2011

Tout le jour

Longue journée. Lorsque le soleil s'est couché, nous colorant d'un rose bien étonnant et faisant sortir les maringouins tout d'un coup, nous étions tous toujours aux champs, à transplanter à qui mieux mieux fenouils et chou-raves. La noirceur nous a obligé à interrompre le travail.

Après les orages que nous attendions pour donner de l'eau au sol et qui finalement, n'auront pas été assez généreux en pluie pour nos champs, nous sommes partis tous ensemble, les sept, pour transplanter les nouvelles laitues et des centaines de plants de chou-fleurs, brocolis, chou-raves, oignons et fenouils.

François préparait l'irrigation de ces champs en prévision du beau temps des jours à venir. Mélina nous indiquait dans quels rangs transplanter chaque variété et entre-temps faisait des semis directs de haricots. Les quatre guatémaltèques transplantaient avec leurs planteurs et moi, je les suivais pour fermer le trous.

Longue journée, mais les récoltes futures sont enfin en terre.

06 juillet 2011

Champs d'or - la petite suite

Plant de courge sur paillis de seigle
Pour voir l'avant et comprendre le pourquoi du paillis, allez voir «Champs d'or».

05 juillet 2011

Diversité


Monoculture. On ne peut se tromper en y jetant un oeil. Pour le contraste, voici une de nos parcelles, toute petite en comparaison à l'espace de la première image, où se trouvent fenouil, basilic, laitues, fines herbes, pourpier, amaranthe, encore des laitues, chous, chou-raves, brocolis et kales. Tout de même...


04 juillet 2011

Les repères : calendrier global

J'y pense depuis longtemps, rêve que ce soit interactif, mais bon, en toute simplicité, voici enfin le premier calendrier d'une série qui permettra d'avoir une vue d'ensemble des étapes de travail sur la ferme et de leur durée. 

Vous pourrez les trouver, rassemblés, sur une page distincte et annoncée en permanence dans le menu du site sous le nom «Les repères». Tout ça devrait bien aider à mieux comprendre ce qui se passe!

Pour retrouver les articles qui expliquent en détails les étapes encerclées, jetez un oeil aux mots-clés, toujours dans le menu à droite. Vous pouvez ainsi retracer les textes par sujet!

03 juillet 2011

Les inattendus : oignons en devenir

Jolis jolis, encore à peine gros comme mon petit doigt...

Premières récoltes

Nouveau rythme sur la ferme. Les premières récoltes déroutent un peu, il faut retrouver le flair dans les champs pour estimer ce qui sera prêt demain, dans trois jours, si la météo reste la même... Les écarts de température et l'ensoleillement jouent énormément sur les récoltes et rapidement. Les courgettes trop petites le matin peuvent être rendues trop grosses le soir même s'il fait chaud! 

L'organisation s'impose les jours de marché. Mélina sort ses listes merveilleuses et annonce précisément combien de laitues, de chou-raves et de courgettes nous devrons compter pour ne manquer de rien. 

Siméon, Rolando, Victor et Luis récoltent et désherbent,  je lave et refroidis les légumes, François se dépêche sur son tracteur, Mélina gère les quantités et les calendriers... Nouvelle intensité.






Récolte délicate de la roquette et des bockchoys par Luis et Siméon


Les rangs de rabioles, bockchoys et rapinis aux fleurs jaunes

01 juillet 2011

Désherber enfin

Vendredi après-midi, plein soleil et chaleur. Après les récoltes pour le marché de samedi, nous profitons du soleil cru pour désherber le plus possible. À voir la différence entre le côté désherbé et le côté intact, je suis bouche bée. Ça vaut le coup de trimer dur au soleil, c'est clair.

À la course

Stress. Il pleut trop souvent pour réussir à désherber toutes les parcelles qui en ont besoin. La pluie accélère la croissance des mauvaises herbes et alors que le soleil se fait rare ces temps-ci, nous sommes obligés d'attendre soleil et sol sec pour désherber comme je l'expliquais (voir  «Les repères : désherbage»). C'est la course au désherbage, nerveuse, parce que passé un certain stade, il est trop tard : les légumes s'en ressentent. Les mauvaises herbes poussent souvent bien plus vite que les plantes cultivées alors elles peuvent étouffer les cultures. Si les plants sont déjà assez grands lorsque la mauvaise herbe les envahit, les légumes peuvent être plus petits, moins nombreux à cause de l'ombrage entre autre. L'humidité quant à elle risque d'amener son lot de maladies et champignons.

Le désherbage n'est définitivement pas un luxe.

Toutes les petites taches vertes au sol sont des mauvaises herbes qui pointent sur le sol hersé pour les semis directs de haricots il y a environs deux semaines. Il y a en a beaucoup dans cette parcelle... Le désherbage sera fondamental.
Déjà, nous savons qu'une de nos parcelles de betteraves et de haricots sera amochée par les mauvaises herbes. Il a fallu choisir ses priorités et mettre de côté cette parcelle là pour sauver les tomates et les melons qui ne pardonnent pas (cultures fragiles) et surtout ne se resèment pas à cette période de l'année. Les plants de tomate que nous avons semés au printemps pourront être récoltés seulement en août ou septembre, il n'y a donc pas de deuxième chance.  Les haricots et les betteraves, eux, sont semés régulièrement. Nous nous rattraperons.
D'un côté, les betteraves envahies de mauvaise herbes et de l'autre, les laitues qui ont été soignées...