30 avril 2011

Avoine

Semer au vent, à la volée, comme un vieux conte, un geste du passé.

Au rythme de nos pas, les grains font musique dans les chaudières. Une poignée, un élan du bras et les grains volent. Retombée en pluie sur la terre fraîche. On sème l'avoine. Les oiseaux ne sont pas venus picorer la manne, cette fois. Le soleil était trop bas, le jour déclinait.

L'avoine sert à nourrir le sol, c'est un engrais vert comme on l'appelle. Elle n'est pas récoltée. On la laisse pousser puis on la couche et on l'enfouit en retournant le sol. C'est un champs donné à la terre, aux insectes, oiseaux et animaux. Un cadeau.

François se demande parfois s'il est le seul assez fou pour semer à la volée son avoine à chaque année. Il a eu le plaisir de me voir faire aussi. On est au moins deux fous maintenant.



27 avril 2011

17 avril 2011

Sous la serre...

Bette à carde multicolore, le brocoli qui va plus vite que tout le monde et les premières laitues.




12 avril 2011

Les repères : les semis!

En culture maraîchère, la majorité des plantes sont semées sous la serre. La raison de cet état des choses est que la serre permet de débuter la croissance des plantes dans des conditions qui tendent vers l'idéal. Température, arrosage, qualité et quantité de terreau sont quelques uns des facteurs contrôlables qui permettent aux fermiers d'assurer un excellent taux de germination des graines plantées pour la production de transplants. Cela permet de démarrer la croissance de certaines cultures plus tôt dans l'année au chaud dans la serre et de surveiller attentivement l'évolution des pousses. Faire les semis dans des plateaux multi-cellules permet d'être très précis quand aux quantités des graines semées et donc de plants à venir. La serre est comme une grande pouponnière, précieuse et exacte.

Alors la saison commence enfin… avec les semis! Mmm. Ça commence ? En fait, ça commence plutôt par une préparation impressionnante, des prévisions précises du nombre de plants nécessaires pour produire assez de légumes pour approvisionner les 350 partenaires et le marché de la saison 2011. Sur TOUTE la période.



Imaginez un peu tous les facteurs à prendre en compte et les calculs à faire avant d’arriver à cette «première étape» que sont les semis, étape où on sème les délicates semences des récoltes à venir, au chaud sous la serre. Moi, je suis tombé en bas de ma chaise en voyant la liste excel incroyable qui ne faisait que résumer les détails des semis et de l’utilisation des terres en culture! Entre le nombre de plants qu'on veut avoir au total, la superficie de terre disponible et les rotations de culture, la marge de sécurité pour les pertes possibles en serre ou aux champs, on trouve finalement le nombre de semence nécessaire pour chaque variété de légume.

En réfléchissant à tout ça en même temps, François arrive à planifier l’occupation de ses terres et sa production. De son côté, Mélina fait le calendrier des semis : une belle liste de ce qu’il faut semer à chaque semaine pour arriver à des récoltes cohérentes, le nombre de plateau de semis qu’on doit faire et le nombre de semences par cellule. Les fines herbes, c'est dix (et c'est tout petit!), les oignons, quatre, les tomates, juste une...

Arriver à faire des semis intelligents, à temps, dans les bonnes conditions, c’est déjà une énorme préparation et beaucoup, beaucoup de connaissances.

Remplissage des plateaux de semis et égalisation du terreau.
Répartition minutieuse des semences dans les cellules des plateaux à l'aide du semoir.
Cet outil permet de contrôler le débit des semences par la vibration.

Les graines germent... trois jours après avoir été semées, les feuilles pointent.