La
pratique de l'agriculture biologique soulève l'enjeu délicat de la
santé de différentes façons. La transformation radicale de notre
alimentation au cours des cinquante dernières années a des
conséquences évidentes et d'autres moins clairement énoncées. La
question de l'utilisation de produits chimiques et celle de qualité
nutritive des aliments sont au cœur de cet enjeu.
Les
dangers associés à l'usage des insecticides et herbicides de
synthèses sont partiellement connus. Ce sont des produits chimiques
nocifs dont la manipulation requiert des précautions sérieuses de
la part des agriculteurs. De plus, les impacts de leur persistance
dans l'environnement, donc sur nos aliments et dans nos organismes,
soulèvent des inquiétudes bien légitimes chez les consommateurs.
La
contamination élevée de milieux aquatiques entraîne maladies et
malformations chez les animaux et plantes ainsi que la disparition
d'espèces1.
Pour les humains, l'effet de l'accumulation et du mélange de ces
résidus demeurent difficiles à cerner, mais il est reconnu que les
pesticides peuvent être à l'origine de troubles de reproduction et
de déficience du système immunitaire et endocrinien2.
Considérant
ces signes alarmants, choisir l'agriculture biologique correspond à
appliquer le principe de précaution.
Sachant
aussi que la plus grande partie des pesticides appliqués n'atteint
pas sa cible, contaminant directement l'environnement et que les
pertes dûes aux insectes et maladies auraient augmenté au cours des
dernières décennies3,
l'idée de valoriser des pratiques contournant le risque à la santé
que représente l'usage des pesticides chimiques de synthèse prend
tout son sens.
Par
ailleurs, selon plusieurs études, les aliments biologiques auraient
souvent une meilleure valeur nutritive que les aliments dits
conventionnels4.
Leur teneur en minéraux, vitamines et antioxydant aurait tendance à
être plus élevée. Par la fraîcheur des aliments qu'elle propose,
l'agriculture locale offre des produits particulièrement nutritifs
parce que gorgés de vitamines et encore vibrants de vie.
1
Ministère
du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs
(MDDEP). Contribution
des systèmes de production biologique à l’agriculture durable,
rapport d’étude, octobre 2011,
p.21-22
Équiterre.
«Choisir l’avenir : se choisir», Mémoire présenté à la
Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire
québécois, juin 2007, p.23
2
Rapport
de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de
l’agroalimentaire québécois. Agriculture
et agroalimentaire québécois : assurer et bâtir l’avenir,
janvier 2008, p.187
Site
du Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS)
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/environnement/index.php?pesticides
Bolis
, Angela. «Le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides
officiellement reconnu», Le
Monde,
9 mai 2012
3
Équiterre.
«Choisir l’avenir : se choisir», Mémoire présenté à la
Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire
québécois, juin 2007, p.23-24
4
Équiterre. «Choisir l’avenir : se choisir», Mémoire présenté
à la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de
l’agroalimentaire québécois, juin 2007, p.57
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