30 juin 2011

Avec toute la bonne volonté du monde...

Les agriculteurs prévoient toujours leurs récoltes, c’est évident. Les maraîchers diversifiés  qui vendent des paniers chaque semaine cherchent à s’assurer d'avoir une grande variété de légumes en même temps et toute la saison. Ils sèment et transplantent en fonction des temps de maturation de chaque  plante. Mais une fois les semis fait, les agriculteurs perdent une partie du contrôle du résultat. La météo jouera beaucoup sur la suite des choses.

En revenant de la deuxième livraison de paniers cette semaine, François et Mélina discutaient des récoltes du lendemain pour le marché et les paniers de la fin de semaine. Qu’est-ce qui est prêt à être récolté ? Est-ce qu’il reste des bockchoys, assez pour tout le monde ? Le premier lot de laitue commence à monter en graine, il faut passer au deuxième. La roquette s’en vient, mais pas tout de suite. Et les carottes ? Bientôt, bientôt… Il faut que la température monte, ça ne pousse pas vite!


Avec toute la bonne volonté du monde, après l'organisation, les petits soins et l'observation... reste le temps qui passe avec ses pluies et ses chaleurs. On ne fait de magie quand on fait pousser des légumes. C'est du travail et de la patience.

Laitue


29 juin 2011

Évolutions


Les plants de betteraves étaient minuscules lors du premier désherbage il y a un mois. Leur feuillage a pris de l'ampleur de façon remarquable, comme le maïs et les tomates.


23 juin 2011

Champs d'or

Quand coucher le seigle pour faire un paillis pour les courges rejoint un ciel d'orage et une lumière magnifique, c'est un champs d'or qui se laisse photographier.


C'est tout simple. On sème du seigle et on le laisse pousser. Lorsqu'il est rendu à hauteur d'homme, avant que le grain ne soit mûr, on couche le seigle avec un rouleau. Couché, cassé, le seigle sèche au sol et forme une couche épaisse de brins qui fait office de paillis naturel. Il empêche les mauvaises herbes de pousser et retient l'humidité par sa simple présence. En plantant les courges à travers le seigle fraîchement couché, François s'épargne des heures de désherbage et même l'irrigation tout en laissant au sol une belle quantité de matière organique qui deviendra avec l'hiver et le compostage naturel, un engrais vert sain. Insectes et oiseaux adorent. Ce sera doux pour les yeux aussi, je vous le montrerai quand les courges auront grandit. (Voir «Champs d'or, la petite suite».)




Mesdames, messieurs

J'aimerais vous lire, vous aussi! Si j'écris, semaine après semaine, c'est pour partager tout ce que j'apprends ici et que vous, comme moi, puissiez saisir davantage toutes les implications du bio. C'est aussi pour renouer avec l'origine de ce qu'on mange, simplement. Je réponds à mes propres questions et à celles qu'on me pose de temps en temps. Tous les sujets dans ma liste n'ont pas été abordés encore et les récoltes commencent à peine, mais tout de même...

J'aimerais savoir ce qui vous turlupine, quels sont les détails ou les évidences que j'ai oubliés selon vous, quel mystère vous aimeriez percer... Dites-moi ces questions qui vous passent par la tête! Je ferai de mon mieux pour y trouver réponse et vous offrir encore des images à la hauteur de la beauté de ce qui nous nourrit littéralement.

Au plaisir de vous lire!

20 juin 2011

Premier marché





Premier marché, joli, vert et heureux! Le nombre de personne qui se sont arrêtés pour dire «Oh, vous êtes de retour!», «Ça fait plaisir de vous voir!» ou «On vous attendait!» est incroyable. Nous savons que les semaines à venir seront denses et épuisantes. Mais rencontrer ceux et celles que nos efforts nourriront, ça nous remplit le baluchon de courage!

Nous aussi nous sommes heureux de vous revoir.






17 juin 2011

Cadence

Côté tomates. Les plants sont encore petits à un pied de haut...

16 juin 2011

Un petit tour des champs!

La première petite récolte se fera demain... le premier marché aura lieu samedi matin! La plupart des plants sont encore petits, entre 10 et 20 centimètres, mais courgettes, laitues et brocolis commencent à avoir de la gueule! Voici donc une petite tournée des champs, pour vous rincer l'oeil!

Les premières courgettes...
À gauche, les rangs de poivrons et d'aubergines. À droite ce sont concombres et courgettes. Entre les deux les laitues se font discrètes, mais sont tout à fait matures! 
Plants de tomate, courgette, brocoli et poivron

15 juin 2011

Menu du jour


Plein soleil, vent frais. 20 degrés pour l'instant.

Dans la serre : terminer les semis de la semaine (choufleur, basilic, amaranthe, verdure), sortir les oignons, concombres et maïs sucrés prêts pour l'acclimatation, tout arroser plusieurs fois (il fait chaud et une graine qui germe ne pardonne pas le manque d'eau!), repiquer les dernières tomates et quelques plants de fines herbes à vendre en pot, réparer une table de plateaux brisée, arracher les mauvaises herbes qui ont poussés à l'intérieur pour éviter qu'elles ne montent en graine.

Dans les champs : mesurer, herser, égaliser et fertiliser les parcelles où seront transplantés oignons, crucifères (brocolis et cie) et maïs dès que possible. Retirer certaines toiles thermiques et moustiquaires sur des rangs qui n'en ont plus besoin pour pouvoir les mettre ailleurs, récupérer les sacs de sable qui les tenaient en place et installer le filet dans les rangs de haricots pour que les plants y grimpent.

Entre les deux, faire le ménage dans les contenants, paniers et autre matériel de marché (il commence ce samedi), nettoyer les plateaux de semis utilisés qui se sont empilés et bien sûr, profiter du soleil !

14 juin 2011

Les repères : le désherbage


Étape délicate qui requiert précision et un soleil de plomb, le désherbage sera fait trois fois ou quatre plutôt qu'une. Au tracteur puis à la bêche, les pousses des plantes indésirables seront déracinées et exposées au soleil qui les séchera rapidement par temps chaud et sec. Ainsi on s'en débarrasse! Il faut savoir attendre le moment propice, alors que les graines viennent tout juste de germer pour qu'elles soient vulnérables, eh oui.

Nous désherbons trois fois plutôt qu'une parce qu'au troisième coup, la banque de graines présentes à la surface aura été relativement épuisée. C'est aussi parce qu'au troisième passage, les plantes cultivées seront bien assez grandes pour ne pas trop souffrir de la présence de quelques intruses.

On dit sarcler, biner, bêcher. Dans tous les cas, il s'agit de retourner le sol en surface pour exposer à l'air libre les racines des mauvaises herbes.

La machinerie. Les grandes griffes placées à l'arrière du tracteur retournent tout entre les «beds». La sarcleuse rotative est installée devant pour que le conducteur voit l'étroite bande qu'il doit suivre.



C'est en voyant la machine que François utilise que j'ai compris son insistance à ce que nous suivions les rangs tracés lors des semis et des transplants! Les trois bandes qui ne sont pas désherbées sont rigoureusement parallèles et tellement étroites que le moindre méandre inégal que nous aurions fait en semant provoque le «désherbage» malencontreux de plants qui devaient être cultivés!


Voilà pour la précision de François et la nécessité d'être méticuleux! Bien sûr, avec la croissances des plantes, la machinerie est ajustée ou carrément changée pour s'adapter à leur taille. Mais à chaque, ça vaut la peine d'être le plus près possible des plantes avec la sarcleuse...

Nous finissons ensuite le travail à la sarcleuse manuelle. Le contour de chaque plant est soigneusement désherbé avec cette petite lame qui a l'air d'un oiseau gracieux sur l'image.


Tête de sarcleuse


12 juin 2011

Engrais vert

En bonne néophyte dont les connaissances agricoles se résumaient il y a peu à quelques cours d'histoire du primaire, je dirais que les engrais verts, c'est un peu des terres en jachère améliorée. Il s'agit de laisser le sol se reposer en cultivant une plante qui ne sera pas récoltée, mais qui sera plutôt enfouie sur place. Certaines plantes sont reconnues pour leur propriété fertilisante comme le seigle, l'avoine et les légumineuses (qui augmentent la teneur en azote du sol). Les plantes sont enfouies avant que les grains ne soient mûrs, bien sûr, ce qui augmente la matière organique en surface. Ces cultures assez denses font aussi de l'ombre aux mauvaises herbes et empêchent leur reproduction sans désherbage... elles travaillent définitivement pour nous!

Champs de seigle

Les engrais verts sont aussi une façon de créer un paillis pour certaines cultures. Je prends en exemple les courges que François aime à transplanter directement sur un engrais vert de céréales qui n'a pas été coupé, ni enfoui, mais simplement couché au sol. Les brins cassés sèchent sur place et forment un paillis impeccable qui empêche les mauvaises herbes de pousser et aide à maintenir l'humidité du sol. Génial. Plus de désherbage à faire, des plantes qui n'ont pas de compétition et des belles feuilles vertes mises en valeur pour le plaisir du passant!  Le couvert végétal ainsi créé évite l'érosion, devient un milieu de vie pour les insectes, oiseaux et petits animaux. 

09 juin 2011

Les repères : semis direct

Un mot sur les semis qu'ont dit «directs» parce qu'ils sont fait directement aux champs et non pas en serre, sur des plateaux multi-cellules, comme la plupart de ceux dont je vous ai parlé jusqu'à présent.

Le semoir répartit et enterre les graines alors qu'on le pousse. Débit et profondeur sont ajustables. La rotation de la roue avant active les mécanismes. La simplicité a fait ses preuves!
Certaines plantes ne reçoivent pas le traitement de faveur de la majorité de leurs consoeurs semées sous la serre... pourquoi? Dans le cas des carottes, François préfère les semer directement au champs pour qu'elles soient le plus droites possible! Si elle poussaient sur des plateaux, elles risqueraient de se déformer en attendant d'être transplantées, par manque d'espace. Il pense aussi au prix... Semer graine par graine et transplanter plant par plant, ça prend du temps. Si chaque carotte nécessitait le même temps de travail qu'un brocoli, je peux vous dire que les bottes de carottes coûteraient une petite fortune!

Chaque ferme procède comme elle le peut, en s'adaptant à son type de sol. Ici, au Bontés de la Vallée, pois, bock choys, radis, betteraves et carottes sont quelques uns des légumes semés directement aux champs. Ils poussent bien dans les sols, sans grandes pertes. Ça donne de belles lignes vertes comme celle des gourganes ci-bas!

Après le passage du semoir

03 juin 2011

Grand vent

Tout est doré dans le soleil couchant. Grand vent qui transforme les champs en une mer aux vagues blanches.






Coordonner

La planification de semis m'a beaucoup impressionnée au début de la saison. Je vous en avais glissé un mot parce que ce travail mérite d'être souligné. Maintenant que la grande majorité des semis est terminée, nous sommes entrés dans la période de transplantation. De cela, j'ai parlé en expliquant quelles en étaient les étapes de réalisation. Mais ce matin, c'est encore pour souligner l'organisation titanesque du travail que j'écris. 

Depuis une semaine, je mesure à quel point tout arrive en même temps! Alors qu'il faut encore prendre soin des plants qui poussent dans les plateaux sous la serre, nous devons absolument transplanter tous ceux qui sont prêts et ils s'accumulent, peu importe la météo et le temps dont ont dispose. Et c'est sur François que tout repose en bout de ligne!

En effet, la transplantation nécessite toute une chaîne d'actions qui commence avec François. Il est le seul savoir utiliser le tracteur dont dépend tout le travail des champs. Depuis le début de la saison, il herse les champs pour broyer et enfouir les résidus et plantes qui s'y trouvent. C'est un travail primaire du sol essentiel. Reste encore à repasser peu avant les transplants, à diviser le sol en sections, à repasser encore avec une autre herse plus délicate après l'épandage du fumier puis à repasser, une quatrième fois, avec un rouleau pour marquer les «beds» et les rangs. Ensuite seulement les ouvriers peuvent passer au transplant en tant que tel!

François doit donc constamment jongler avec ses priorités, la météo, le canon à eau qui ne peut pas être partout en même temps, l'irrigation à installer, le désherbage fait en grande partie au tracteur aussi et qui a ses moments critiques, bref... un casse-tête quotidien!


02 juin 2011

Pois

La force de ces petites choses qui crèvent la surface ! Les pois font leur chemin.


01 juin 2011

Les inattendus : rythmique

C'est joli quand on roule en voiture entre les champs, le rythme des rangs qui se succèdent. Mais pourquoi ce motif ? Deux raisons : le tracteur qu'on utilisera pour désherber entre les rangs et l'espace limité qu'on remplit le mieux possible. Pour découper l'espace de façon pratique, les champs sont divisés en lit, les «beds», qui correspondent en fait à la largeur des roues du tracteur. Chaque «bed» se divise lui-même en deux ou trois rangs selon la plante qui y poussera. Puisque le désherbage se fait aussi au tracteur, question de rapidité et d'efficacité, il faut s'assurer qu'il puisse circuler facilement sans écraser les plants... la ligne droite est toute indiquée! C'est ce qui dessine les champs rythmés de nos campagnes...