31 mai 2011

Mai, résumé

Le mois de mai achève avec ses pluies incroyables, les plantes qui poussent à une vitesse parfois ahurissante et les feuillages qui s'étirent au soleil. La ferme a changé d'air, ça sent les fleurs plutôt que la terre et l'ami raton se pointe le nez de plus en plus souvent.



Tout va bien, les choses avancent sans retard important. Les transplantations se font bien souvent sous la pluie, mais eux, ça les arrange d'être arrosé quand on les déménage. Les champs ne sont pas bien impressionnants, mais un rythme se dessine, rang après rang. Ça grandira bien assez vite avec juin et ses coups de chaleur.


 

Dans la serre se trouve encore un peu de tout, des fines herbes, des laitues, des brocolis, le sésame... Devant la serre, poivrons et aubergines ont été sortis comme le quinoa. Et maintenant installés dans les champs, des milliers de plants de brocoli, bette à carde, carotte, oignon, échalotte, pois, melons, concombre, tomates, maïs... Des dizaines de milliers de plants, en quelques semaines. François évaluait l'autre jour, pour le plaisir, le nombre de plants qui se trouvaient juste devant la serre à attendre d'être mis aux champs. Il y en avait environs 15 000. C'est dire!


 Maintenant, le tour est au soleil.



30 mai 2011

Les inattendus : couverture

C'est un peu une figure de style, mais l'image de la grande couette étendue sur les champs fait plaisir! Pour aider les premiers plants mis aux champs alors que le temps est parfois encore frais, il existe de longues toiles qu'on étend au-dessus des rangs pour conserver la chaleur de la terre et du soleil. Les plants gagnent ainsi un joli deux  degrés qui n'est pas négligeable quand il s'agit de grandir! Parfois des arceaux soutiennent la toile, parfois non, elle est posée directement au sol. Pour les brocolis et autres plants de la même famille, on ajoute une toile moustiquaire pour protéger les plants d'une mouche dont les larves pourraient anéantir la récolte. Les toiles créent de drôles de paysages, mais ça ne dure qu'un temps.
Les ouvriers déploient la toile au-dessus des rangs de jeunes transplants.
Brocolis sous moustiquaire et concombres sous toile thermale.

24 mai 2011

Précieux

Depuis deux semaines, les quatre employés guatémaltèques de la ferme sont arrivés en renfort : Siméon, Rolando, Victor et Luis. Ce sont eux que vous avez vu sur les photos au sujet des transplants et je peux prédire que vous les verrez beaucoup à l'ouvrage cet été! Je vous les présente rapidement avec leurs sourires d'hommes fiers et rigoleurs.

Ils font un boulot incroyable, sachez-le.

Siméon et son chapeau. Rolando et sa bonne tête. Victor et ses fossettes.  Luis et sa tuque rouge.

16 mai 2011

Les repères : premiers transplants


Ça y est, j'étais impatiente de voir les champs s'habiller de vert et voilà, ça commence. Nous avons transplanté les premiers plants de brocoli et de laitue. Oignons, concombres et bettes à carde suivent de près. Je n'avais jamais vu cette étape primaire de l'agriculture qui en fait se découpe en plusieurs petites. Je vous en fais un résumé en images, mais avant, point par point pour que vous compreniez avec moi que ce n'est pas si simple...
  • Après une planification minutieuse, semis (mise en terre des semences dans des plateaux divisés en petites cellules) et croissance initiale sous la serre
  • Acclimatation des plants hors de la serre (mais toujours dans les plateaux)
  • Travail primaire du sol : herse à disques pour broyer les résidus des cultures précédentes
  • Épandage de fumier solide dans les champs
  • Nivelage du sol avec la herse à chaînes ou la herse à finir (mêle en même temps fumier et terre)
  • Marquage du sol : un rouleau trace les rangs au sol pour nous guider lors de la transplantation
  • Fertilisation des plants directement dans les plateaux 
  • Transplantation manuelle
  • Arrosage et/ou installation des toiles protectrices (moustiquaires, thermales) si nécessaire
Tout de même, la transplantation s'avère être plus longue qu'on aurait pu l'imaginer, non ?

En photos maintenant!

Plants prêts à être transplantés et préparation du fumier liquide dans lequel seront trempés les plateaux pour donner à chaque plant sa dose de fertilisant avant d'affronter la vie au champs.
Herse à chaîne pour égaliser le sol tout en mêlant la terre et le fumier de poule épandu à la volée.
Marquage du sol. Le rouleau trace les rangs pour s'assurer que nous avancions en lignes droites et
rythme la ligne à intervalle de deux pieds pour nous indiquer où mettre nos plants selon l'espace
dont ils ont besoin pour croître librement.

Transplant et arrosage des premières laitues


14 mai 2011

Les inattendus : faire de la place

Éclaircir

À mettre quelques semences par cellule pour s'assurer qu'il en sorte au moins un plant, on se retrouve avec des colocataires à l'étroit dans l'espace des plateaux. Alors un jour, lorsque les pousses sont assez fortes pour continuer la route seule, on éclaircit les plateaux pour ne laisser qu'un plant par cellule. Des pousses de trop, on s'est fait une belle salade printanière... C'était bon!

Les bettes à carde récupérées pour notre salade.


Repiquage

Là, je parle des tomates, poivrons et aubergines. Semés dans de petites cellules qui sont idéales pour la germination, les plants utilisent toutes les ressources de leur petit casseau de terre en quelques semaines, mais doivent rester encore à l'abri avant d'être transplantés dans les champs. Opération repiquage! On transfère donc les plants dans des cellules plus grandes pour qu'ils continuent de croître à l'abri des intempéries. 


Les inattendus : coupe

Le tour des oignons, poireaux et échalottes maintenant. Ça pousse tout en hauteur et, parce que c'est petit, ça finit par s'écraser. Alors on taille! J'ai passé deux jours là-dessus pour tout vous dire. D'accord, pas QUE là-dessus, mais tout de même, j'ai eu le temps de me sentir comme une coiffeuse qui rafraîchit la coupe en brosse de jeunes fringants.


Un avant-après révélateur!

Les inattendus : l'arrosage

Il y a François qui arrose deux fois par jour tous les plateaux, mais parfois quatre, cinq ou six fois dans la même journée si elle est bien chaude. C'est un travail délicat malgré  ce qu'on peut en penser. Bien doser la quantité, la pression, la distance. Ne surtout pas oublier le moindre petit bout de plateau. À ce stade, les plants sont fragiles et capricieux. Surtout, une semence qui germe ne pardonne pas la sécheresse, même quelques heures! Pour constater le résultat d'un oubli par grande chaleur, allez voir «Les inattendus : soif et laitue».



Les inattendus : la vermiculite

(Arrêt sur les détails qu'on ne connaît pas ou qu'on oublie)


J'ai pensé en faire un article à elle seule, étrange chose. Mais il suffira probablement d'expliquer qu'il s'agit d'un minéral chauffé et broyé qui a pour fonction de retenir l'humidité sur les plateaux de semis. C'est léger comme de l'air lorsque sec, ça a la gueule d'un minuscule ressort dont les rainures ont la bonne idée de capturer l'eau. On en recouvre les plateaux de semis après y avoir déposé les semences. Voilà pourquoi tous les plateaux se ressemblent au départ avec leur jolie teinte chaude.





09 mai 2011

Après la pluie


Oui, il a plu jusqu'à plus soif. La nature parfois aime ça. Les bourgeons se font feuillage. Ici on est chanceux, ça n'a pas causé de dégât, seulement les ruisseaux qui en font à leur tête et traversent nos routes par ci par là. Bien sûr il a fallu remettre à plus tard le travail de certains champs où la terre aurait été trop compactée par le poids du tracteur qui de toute façon aurait risqué de s'embourber. Mais pour François, la pluie vaut mieux que la sécheresse de mai de l'année dernière.


Avant la semaine de pluie, nous avions déjà semé l'avoine sur deux parcelles de terre, des betteraves, des carottes et des pois aussi. Maintenant, l'avoine pointe. C'est joli. Nous ne sommes donc pas en retard sur le calendrier des ouvrages.


Sous la serre, les premiers brocolis et laitues sont prêts à être transplantés dans les champs. Nous les avons sorti dehors pour qu'ils s'acclimatent... à la vraie vie on pourrait dire! On transplante demain.


Évolution des brocolis


Devant la serre, les brocolis et les laitues sortent pour la première fois.

Les oiseaux

Jamais je n'ai tant ENTENDU les chants des oiseaux. Ils se suivent, chacun son heure et ça s'enchaine, se répète avec, on dirait, le plaisir des sons justes à donner et redonner au vent. C'est vraiment une joie étonnante.

07 mai 2011

Avril

Ça fait maintenant un mois que je suis sur la ferme. Le printemps commençait à peine qu'on se réchauffait dans la serre à faire des semis à la tonne. La serre s'est remplie, elle prend des couleurs avec toutes ces pousses qui grandissent à vue d'oeil. Chaque matin est un plaisir pour ça, aller voir ce qui s'est passé depuis la veille. Je vous assure que ça saute aux yeux, les feuilles qui apparaissent et celles qui grandissent!

C'est l'heure de se retourner et regarder ce qui a été fait au mois d'avril. Alors résumé.

Oignon, laitue, brocoli, fenouil, aubergine, tomate,  poivron, bette à carde, artichaut, cerises de terre, fines herbes, chou kale, chou rave, chou tout court, fenouil, concombre, melons, épinard, carotte, betterave, zucchinis. Je vous épargne les variétés au sein de chaque espèce, ça donne un peu le tourni. Total : 350 plateaux, des milliers de plants qui s'étirent au soleil... Ça vous remplit une serre, mes amis!



Dehors, les plantes reprennent vie là où elles ont été laissées. On voit des oignons du compost s'accrocher de toute force à la terre et pointer un beau germe vert vif. Les rapinis de l'année dernière dont le champs n'a pas été hersé reprennent aussi. Les rangs d'oignon et d'ail, avec leurs bulbes non récoltés, nous offrent des brins frais comme de la ciboulette. En fait, partout où un légume a été laissé, on dirait que quelque chose repousse. La nature n'a pas besoin de l'homme pour se reproduire.

 Les arbres commencent enfin à bruisser. Taches de vert, de jaune et de rouge devant le bleu du ciel. Ça bouge!


03 mai 2011

Définir le bio

À parler d'agriculture biologique, il faut bien la définir! J'y consacre une page plutôt qu'un article. Elle se trouve dans le menu à droite, toujours accessible. J'en copie le début ici. Pour les curieux, allez voir la suite!

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Définir le bio, c'est un peu le mystère de l'oeuf et de la poule. Par où commencer ? Pardi... Chacun mettra les éléments dans un ordre différent selon sa vision du monde. Mais je crois qu'à la base,  les principes suivants se retrouvent partout dans le monde du bio, peut-être en d'autres termes. Voici donc une petite définition de l'agriculture maraîchère bio (je ne m'aventure pas côté élevage), à ma manière.


Le bio, ça part avec l'idée que le sol est vivant, qu'il est un milieu de vie à préserver entre autre parce que c'est lui qui permet aux plantes de pousser. Sa richesse est donc un gage de sécurité et de réussite. En sautant le pourquoi du comment, on se retrouve à dire tout de suite que le bio exclut catégoriquement l'usage de fertilisants de synthèse et de pesticides du même acabit tout comme les OGM. Remarquez, les agriculteurs bio n'ont rien contre la science et la recherche. Au contraire, ils observent et expérimentent à qui mieux mieux...      
LA SUITE ICI!